Résumé : | Ce fascicule fait partie d'une série composée de dix volumes, publiés à l'occasion du cinquantième anniversaire de la sécurité sociale en Belgique (1945-1995).
Cinquante après la naissance de la sécurité sociale en Belgique, un certain nombre de principes de base de ce régime sont remis en question. Dès son origine, la sécurité sociale s'est fondée sur le principe d'une solidarité entre les actifs et les inactifs, les jeunes et les vieux, les personnes aptes au travail et les malades et les invalides. L'idée de départ était que les travailleurs actifs étaient source de richesse. Cette richesse devait assurer contre les risques et répartie de façon solidaire. Les personnes agées devaient bénéficier d'une certaine garantie de revenus après avoir cotisé toute leur carrière durant à la sécurité sociale. Les travailleurs ne pouvant plus exercer leur activité professionnelle pendant une certaine période pour raison de maladie devaient recevoir un ecompensation pour cette perte temporaire de revenus. Toute personne se trouvant pour une courte durée sans travail devait recevoir une indemnité pour passer ce cap difficile de la perte de revenus.
La conception de la société à partir de laquelle la sécurité sociale a été édifiée a subi entre-temps des modifications fondamentales. La base sur laquelle s'appuyait le principe de la sécurité sociale est devenue de plus en plus étroite, tandis que le nombre d'ayants droit n'a fait qu'augmenter : la population veillit, ce qui pose des problèmes pour le financement des pensions; les soins de santé ont évolué et ont accru la pression sur le régime d'assurance maladie-invalidité; le nombre de travailleurs qui doivent contribuer au maintien du régime de sécurité sociale s'est réduit et a fait place à un nombre croissant de chômeurs.
Le marché de l'emploi a toujours occupé une place importante dans le débat sur les principes fondamentaux de la sécurité sociale. Les modifications qui se sont produites ces dernières années sur le marché de l'emploi ont terriblement ébranlé le régime de la sécurité sociale et plus particulièrement l'assurance-chômage.
A l'origine, l'assurance-chômage fut conçue pour rencontrer un manque de travail limité et temporaire. L'assurance-chômage avait donc pour but de garantir un revenu de remplacement à toute personne qui était involontairement privée de travail. Toutefois, la crise ne cessant de s'intensifier, les demandeurs d'emploi involontaires devinrent de plus en plus nombreux. Pour nombre de personnes, cette situation revêtit un caractère permanent. Dans une première phase, le manque de travail fut compensé par des interventions de l'autorité sur le marché de l'emploi, tandis que plus tard, on essaya de pallier ce manque en adaptant un certain nombre de principes de l'assurance chômage.
Non seulement le fondement de l'assurance-chômage s'est modifié, mais les organismes responsables de la gestion du chômage ont également dû évoluer et s'adapter à une autre image du marché de l'emploi. L'accroissement du nombre de chômeurs a élargi et diversifié les missions et tâches de ces organismes. Leurs responsabilités sociales et budgétaires se sont fortement accrues et ont suscité des discussions sur une gestion meilleure et plus efficace. |