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Environnement

Vers une consommation énergétique écoresponsable : le Brabant wallon s’efforce d’atteindre l’objectif 2050, tout en réalisant des économies et en épargnant les ressources de notre planète.

L’Europe devra atteindre la neutralité carbone en 2050

Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de modifier nos pratiques individuelles et collectives, avec au premier plan la production et la consommation d’énergie. Dans ce dossier, nous détaillerons comment le Brabant wallon s’efforce d’atteindre l’objectif 2050, tout en réalisant des économies et en épargnant les ressources de notre planète.

Depuis sa création en 1995, le Brabant wallon est engagé dans la protection de l’environnement. Ces dernières années, cet engagement passe notamment par son Plan Colibri, qui met en œuvre de nombreuses actions écoresponsables: ajout de clauses environnementales dans les marchés publics, achat de produits locaux et durables, promotion de la mobilité douce (prime au km pour les agents provinciaux qui viennent travailler à vélo, réseaux cyclables…), télétravail, soutien aux communes pour des projets «éco» (voir, plus bas le projet «La Gadale» à Jodoigne), campagnes de sensibilisation…

Parmi les actions entreprises, l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments provinciaux est sans doute la plus importante en termes d’investissements, aussi bien budgétaires qu’humains. Bâtiments scolaires, bureaux de l’administration, domaines provinciaux… l’ensemble du parc immobilier du Brabant wallon comporte pas moins de 160 bâtiments répartis sur 30 sites différents. Cela représente une consommation d’énergie et des émissions de carbone considérables. L’objectif du Plan Colibri à l’échelle de l’institution provinciale est de réduire ces émissions d’au moins 12% d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Des installations modernisées et plus performantes

Depuis 2009, le Brabant wallon est donc engagé dans un important processus de rénovation des installations de chauffage des bâtiments dont il a la charge. La première étape a consisté à établir un cadastre des compteurs de facturation présents sur chaque site. Ensuite, chaque bâtiment a été équipé de ses propres compteurs individuels afin d’en connaître précisément la consommation énergétique. Cela fait, il devint alors possible de déterminer où agir et pour quel bénéfice. La modernisation des installations de chauffage pouvait commencer.

En 2015, les premières études de l’état d’usure des installations techniques ont été réalisées. A partir de ces études a été mis en place un plan pluriannuel de rénovation et de mise en conformité de l’ensemble des chaufferies. Pour remplacer les chaudières à mazout, polluantes et souvent anciennes, le Brabant wallon a choisi d’investir dans des chaudières à gaz et, depuis 2020, des chaudières à biomasse. Ces dernières, alimentées par des déchets de bois ou des végétaux (comme le miscanthus), ont une empreinte carbone neutre: en effet, les végétaux en brûlant libèrent le CO2 qu’ils avaient capté lorsqu’ils étaient à l’état d’arbres ou de plantes, et n’en produisent donc pas de nouveau.

Actuellement, des chaudières à biomasse sont en activité à l’IPET de Nivelles et à l’IPES de Wavre, et donnent toute satisfaction. À l’IPES, cette nouvelle manière de se chauffer a donné naissance à un projet éducatif avec les élèves: Tomorrow Watt.

Tomorrow Watt

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La fourniture d’énergie par biomasse a été confiée, via un marché public, à la société coopérative COOPEOS qui emploie pour ce faire des ressources locales, à savoir des plaquettes de bois issues de déchets verts produits sur notre territoire. Outre ce marché passé avec l’institution provinciale, COOPEOS a réalisé de nombreux projets du même type en Wallonie et particulièrement en Brabant wallon: à Nivelles (école de Bornival, serres communales), à Ottignies-LLN (place communale et école Notre-Dame à Céroux-Mousty, Centre William Lennox), à Tubize (Domaine W), à Genappe (hôtel et restaurant Indrani Lodge)… Au niveau de l’institution provinciale, la phase de test est limitée pour l’instant à deux écoles, mais devrait rapidement s’étendre à d’autres bâtiments. Des projets sont déjà à l’étude pour en équiper également le Château d’Hélécine et le Bois des Rêves.

La rénovation des installations techniques a aussi permis d’instaurer une gestion technique centralisée (GTC). Celle-ci permet de programmer à distance le chauffage des bâtiments, y compris chauffer une partie d’un bâtiment plutôt qu’une autre en fonction des heures d’occupation, et ainsi de réduire la consommation globale.

Une consommation optimisée

L’abandon progressif des énergies fossiles constitue déjà un gain important, aussi bien en performance énergétique que pour l’environnement. Mais le Brabant wallon a décidé d’aller plus loin encore, avec la mise en place d’un marché d’optimiseur. C’est ainsi que la société Delpower s’est vu confier la mission d’analyser, année après année, la consommation énergétique des bâtiments provinciaux et de paramétrer les équipements techniques de chauffages afin d'en optimiser l'utilisation. Là encore, il s’agit d’une phase de test limitée pour le moment à quatre sites: Campus BW (le siège de l’administration au Zoning Nord de Wavre), l’IPES Wavre, l’IPET Nivelles et l’IMP Nivelles. Ces sites représentent environ 15% du patrimoine immobilier provincial. Les bénéfices du système devront être évalués de manière plus complète avant de l’étendre à l’ensemble des bâtiments. Mais les résultats sur les deux dernières années sont déjà très encourageants. Actuellement, l’effort d’efficacité énergétique du Brabant wallon correspond aux objectifs européens. S’il se poursuit au même rythme, la neutralité Carbone sera bien atteinte en 2050. Quant aux économies réalisées, leur impact sera multiplié par l’augmentation spectaculaire du coût de l’énergie (jusqu’à 3,5 fois plus chère) provoquée par la guerre en Ukraine.

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Projet «La Gadale»: le centre sportif de Jodoigne sera chauffé au miscanthus

Le 3 mai 2022, les autorités provinciales et communales ont posé la première pierre du futur centre sportif jodoignois. Celui-ci regroupera un hall sportif, une piscine, une salle culturelle ainsi que plusieurs terrains de sports extérieurs. Le chauffage sera assuré par une chaudière à biomasse produite localement: du miscanthus cultivé sur diverses parcelles des alentours.

Le miscanthus est implanté pour 20 ans, récoltable dès la deuxième année, et ne nécessite aucun apport d’engrais. Poussant aux abords des champs, il permet en outre de lutter efficacement contre les coulées de boue. Le Brabant wallon accompagne le projet «La Gadale» depuis le début et soutient la recherche dans le domaine depuis 2014, via l’octroi d’une subvention à l’asbl «Centre Indépendant de Promotion Fourragère (CIPF)». Le CIPF étudie l’utilisation du miscanthus dans la lutte contre les inondations et encadre les agriculteurs qui souhaitent en planter. Une ressource nouvelle, qui pourrait s’avérer déterminante pour la production d’énergie dans les prochaines années.

3 questions à Marc Bastin, député provincial

1. Le plan Colibri est un des axes majeurs de la Déclaration de Politique Provinciale de 2019, pourriez-vous nous rappeler les grandes lignes de ce plan ?  

L’idée du plan Colibri vise à placer le Brabant wallon dans le peloton de tête des territoires innovants en matière de respect du cadre de vie. Nous voulons encourager les opérateurs publics du Brabant wallon à renforcer leurs projets en la matière. Il s’agit aussi de favoriser l’évolution collective des comportements (déchets, plastiques à usage unique…) et d’encourager le développement de filières porteuses qui tiennent compte des attentes environnementales. Il convient aussi de balayer devant sa porte. Nous faisons notre part sans pour autant donner la leçon. C’est pourquoi nous portons une attention particulière à l’empreinte carbone de l’institution provinciale en tant que telle.

2. Comment justement l’institution provinciale s’inscrit-t-elle dans ce plan Colibri ?

Nous avons commencé par une photographie de la situation, c’est-à-dire un audit énergétique de nos bâtiments puisqu’on sait que c’est souvent au niveau du bâti que les déperditions d’énergie et donc les émissions de CO2 sont les plus importantes. Cet audit nous a permis d’identifier les actions et dispositifs prioritaires pour réduire notre consommation énergétique : optimisateur d’énergie, chaudière biomasse, etc.

L’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique et notre volonté de réduire nos émissions de gaz à effet de serre nous servent également de fil rouge pour nos investissements. Toutes les rénovations et travaux d’entretien de nos bâtiments scolaires, de nos domaines provinciaux, des bâtiments de notre institution sont envisagés sous ce prisme.

Enfin, au-delà de ses 174 bâtiments et 174.911 mètres carrés chauffés, le Brabant wallon est une grande maison qui rassemble près de 2.000 personnes. Nous avons donc un rôle à jouer en termes d’évolution des comportements. Nous avons mené plusieurs campagnes en interne, qui vont de la diminution de la température à la prime pour le covoiturage en passant par la création de composts.

3. Pour aider les 27 villes ou communes de son territoire, le Brabant wallon va également lancer un appel à projets* pour des travaux d’investissements éco-responsables, pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet, le Brabant wallon veut soutenir et encourager ses communes à investir pour réduire significativement leur empreinte carbone. On ne vise pas ici les bâtiments administratifs mais des infrastructures qui appartiennent à la commune et qui sont souvent des gouffres énergétiques comme des halls de sport, des salles de fête, des bâtiments scolaires, etc. Ces travaux de rénovation ou d’aménagement peuvent concerner, par exemple, la pose d’éclairages LED, l’isolation extérieure d’un bâtiment, la pose de panneaux photovoltaïques… Avec cette subvention qui s’élève à 50 % du montant total des travaux, plafonné à 50.000 euros, le Brabant wallon joue un rôle incitatif et supra-communal et s’inscrit pleinement dans la philosophie de son plan Colibri.


*sous réserve d’approbation par le Conseil provincial